Ouest-France / Pays de la Loire / Nantes / Archives du lundi 11-01-2010

Jean Branchet parcourt des cités idéales - Nantes




Les oeuvres de Jean Branchet ont pris possession de l'université permanente. L'exposition « Les mondes rêvés » ouvre des sas, joue avec les perspectives et se lie aux murs par touches de couleurs ou tracés.


La double vie de Jean Branchet. Des études techniques à l'école des télécoms, puis de droit et de sciences économiques à la Sorbonne dirigeront Jean Branchet vers le métier d'administrateur financier. Les portes de sociétés internationales s'ouvrent à lui, le font voyager de par le monde. Mais lorsqu'il décide avec son épouse de s'installer à Nantes, afin d'exercer ses talents de directeur financier pour la Biscuiterie Nantaise, il mène déjà une double vie. Sa rencontre à Paris en 1953, avec l'abstraction géométrique et lyrique au salon des réalités nouvelles, et la découverte du Bauhaus dans les années 60, ont fait naître en lui un autre homme.

L'artiste. Jean Branchet peint dans le secret de son atelier, parcourt les musées, s'inspire des grands maîtres comme Kandinsky. Jusqu'à ce que dans les années 80, des combinaisons de lignes et de sphères explorent l'espace de ses toiles, provoquent l'émergence de perspectives frontales. « La géométrie est un langage universel, c'est la base de notre monde, tel que nous l'avons conçu. Elle est dans nos villes, leurs bâtiments, jusque dans chaque objet que nous possédons... La couleur lui insuffle la vie. »

En 1975, il ouvre avec sa femme la galerie « Convergence » et rencontre des artistes comme Hartung, Soulages, Morellet, Debré, Rautenstrauch... Certains d'entre eux le poussent vers de nouvelles perspectives. En 1990, Jean Branchet retournera au salon des réalités nouvelles, mais cette fois pour y exposer ses tableaux aux côtés du groupe MADI.

Rétrospective. « Les mondes rêvés » retracent le parcours de Jean Branchet de 1981 à aujourd'hui. Des toiles, des reliefs, des sculptures, chargés d'une énergie étonnante, jouent avec l'architecture des lieux dans un effet miroir parfois surprenant. Depuis 10 ans, l'ordinateur est devenu l'atelier du plasticien, et ses oeuvres des citées idéales. On entre dans des espaces sacrés, où les portes d'un nouveau monde sont des miroirs que l'on traverse. Des promenades virtuelles, où l'artiste libre permet à ses rêves d'exister.


Jusqu'au 9 avril, à l'Université permanente, immeuble « Ateliers et Chantiers de Nantes », 2 bis, boulevard Léon-bureau. Rens. 02 40 99 83 97.

Véronique Potiron (Ouest France)