AUBERT 

 

 

 

 

Né à Paris en 1930, Michel AUBERT se forme seul, en dehors de toute école. En 1948, il fait la connaissance du peintre Gen PAUL, ami de Céline, Marcel Aymé, Jean Paulhan... dont il reçoit pendant un temps quelques conseils. De 1950 à 1961, année de sa première exposition, il travaille en solitaire.

Ses œuvres , fortement expressionnistes, l'intègrent dans cette famille trés peu nombreuse d'artistes ( Christoforou, Lindström, Bacon, Maryan, Rébeyrolle, Pouget...) qui osèrent exprimer, dès les années soixante, la violence du monde et l'intensité des sentiments humains. Il faudra bien un jour reconnaître que ces artistes ont largement précédé, avec plus de force, d'intensité et, souvent, d'originalité, le néo-expressionnisme en vogue actuellement, en particulier celui issu de l'Allemagne qui n'est, finalement, que la suite logique de l'expressionnisme germanique des années trente.

Avec une austérité voulue dans le choix des couleurs (utilisation pratiquement exclusive du noir et du blanc), et une gestuelle ample et puissante de la touche, Michel AUBERT décrit remarquablement le drame de l'Homme contemporain. Solitude, tristesse, peur, angoisse générée par l'univers urbain, marginalisation et rejet de la société, voici quelques thèmes repris inlassablement par l'artiste.

Michel AUBERT prépare lui même ses matériaux, peinture et châssis. C'est dire l'importance qu'il accorde à la matière de ses tableaux, matière convulsive, épaisse, véritable magma en fusion. Mais l'Art est bien autre chose qu'un simple " faire ", même si celui-ci est essentiel. Témoin de notre époque, Michel AUBERT s'exprime ainsi: " je ne fais que tenir la chronique d'une société qui porte en elle sa propre mort... Je montre l'étendue de notre cruauté, de notre goût pour le malheur ".