BEZIE

 

 

 

Né en 1934 à Varades (Loire Atlantique), Charles BEZIE appartient au groupe des artistes qui, inlassablement depuis le début de ce siècle, perpétuent les recherches de l'Art Construit. Recherches toujours renouvelées malgré la simplicité des moyens et des formes utilisés.

 

Il a exposé de nombreuses fois en France et à l'étranger (Hollande, Japon, Suède, Allemagne, Espagne, Pologne). La Galerie Convergence lui a déjà consacré plusieurs expositions à Nantes et à Paris. Le Musée des Beaux-Arts de Nantes et celui de Cholet possèdent une de ses oeuvres.

 

Depuis 1974 Charles BEZIE utilise exclusivement la ligne droite dans une recherche tout à fait personnelle limitée aux verticales, horizontales et obliques. Ses tableaux sont des combinaisons infinies de croisements de lignes, de superpositions et de recouvrements d'espaces, de transparences de couleurs. Restreintes au blanc et noir avec quelquefois un accent rouge, au gris et beige, souvent monochromes, les couleurs sont en aplat et, au premier abord, comme dépersonnalisées. Oeuvres de grande précision, cérébrales certainement, maîtrisées mais non insensibles, les tableaux ne sont pas que pure création plastique mais des espaces de méditation baignés par une lumière impalpable, retenue, irradiant une incontestable spiritualité.

 

 

"Vers 1993, fouillant sans fin la morphologies des lignes, Charles Bézie rejoint le souvenir de Malevitch et de ses croix: emprunter une forme plus épurée, un carré né de deux rectangles qui se superposent, pour chercher le croisement, la densité plus intense à l'intérieur d'une même couleur, avec la tentation presque omniprésente du noir, tandis que la légèreté de la teinte est repoussée sur les bords.

Le jeu de surface et de matière à l'intérieur des formes se joue alors non seulement dans la dureté angulaire de la ligne, mais dans la subtilité de la peinture même: sa matière varie, se concentre, si les bandes s'entrecroisent en superpositions, effaçant le grain de la toile, prenant toute liberté à l'intérieur des règles. (...) C'est ce jeu même de glacé, de mat, de satiné, d'intense ou de léger, qui donne à la peinture une présence charnelle. Tout est là, entre retenue et sensualité. Tout est là. Dans cet équilibre."

 

Marielle Ernould-Gandouet (L'Oeil, n° 472, juin 1995)