Né en 1944 à Lyon, il vivait à Paris et à Pierre-Percée, sur les bords de Loire, à la Chapelle-Basse-Mer, où il avait son atelier. Disparu tragiquement en Turquie en 1997.

La Galerie Convergence lui a organisée sa première exposition dans la région en 1977. Elle était conçue à partir de travaux et d'interventions sur le bord de la Loire, à Pierre-Percée, et sur le site alors bien sauvage de Barbechat. Jean Clareboudt mettait en oeuvre tous les éléments qui constituaient déjà son univers artistique et qu'il allait développer par la suite: environnement végétal, objets, dessins, tentures peintes, sculptures, photographies mais aussi rochers, eau, musique, intervention quotidienne quasi mystique.

On a pu parler de Jean Clareboudt comme d'un sculpteur nomade. C'est tout à fait ça. Trés souvent en voyage, il observait les nombreux pays visités, les civilisations rencontrées et consignait sur des carnets ses réflexions, intuitions et projets, en quelques mots, en croquis rapides et magistraux. Il construisait à partir des matériaux trouvés sur place des édifices, de véritables sculptures éphémères dont les traces nous sont conservées sur des clichés photographiques.

Ses sculptures, la plupart monumentales, alliant bois, fer et quelquefois verre, ont été présentées dans de nombreuses expositions organisées par des musées, des centres d'art et des galeries en France et à l'étranger (Allemagne, Japon, Danemark, Espagne). Certaines d'entre-elles furent prestigieuses comme celles du Musée Rodin et de la Fondation Cartier à Paris.

En Allemagne et au Danemark on lui a confié la mise en valeur de sites entiers par l'installation de trés grandes sculptures. Une de ses oeuvres orne un park de sculptures à New-York. Il a été pensionnaire de la Fondation Calder, à Saché, mais également de nombreuses autres institutions au Japon, au Danemark, aux USA, aux Indes.

Une part non négligeable de son travail a portée sur l'édition de lithographies et à l'illustration de nombreux livres réalisés avec le concours de ses amis poètes. Des expositions entières ont été consacrées à cette seule face de son activité.

Mais comme personne n'est prophète dans son pays, Jean Clareboudt n'a pas eu le privilège de voir son oeuvre bénéficier d'une seule exposition importante ici même, dans notre région. Aucune place, ou autre lieu public, n'a encore accueilli une de ses sculptures monumentales.

Il y a quelques années une belle sculpture est entrée dans les collections du Musée des Beaux-Arts de Nantes, offertes par Les Amis du Musée et un groupe d'industriels nantais.

Voilà brièvement rappelé les principaux aspects de l'oeuvre multiforme de Jean Clareboudt, oeuvre qui, elle, est bien sûre de sa pérennité et de son importance. Certainement un des premiers artistes français à s'inscrire dans le mouvement du "Land Art", il a dépassé, et de loin, les buts de ce mouvement pour l'élargir dans une synthèse étroite entre homme-nature-nomadisme proche, souvent, d'un certain animisme occidental.